Apparue dans les années quatre-vingt et impulsée grâce à des personnalités telles que Jack Lang ou Claude Mollard, la décentralisation a opéré un changement de perspective dans l’art contemporain en France dont nous mesurons l’ampleur encore aujourd’ui, quarante ans plus tard.
À travers la légitimation des FRACS et l’orientation de leurs collections, comme le rappelle Yves-Michel Bernard dans son intervention sur France Culture : https://www.franceculture.fr/emissions/affaire-en-cours/la-decentralisation-artistique-grace-aux-frac.
Une tendance qui s’est progressivement accentuée au fil des années avec l’émergence de nouveaux pôles artistiques influents, comme la Collection Lambert à Avignon dans les années 2000, ainsi que le Centre Pompidou-Metz en 2010 et deux ans plus tard le Louvre Lens.
Notons en 2021 l’inauguration de la fondation privée Luma Arles, suivie de près par l’arrivée de High Art. L’ouverture de la galerie Ceysson & Bénétière à Lyon et le déménagement d’Artagon pour Marseille. Changement de polarisation ? Diversification des scènes ? Ce qui est certain c’est que ces changements redistribuent les cartes d’une scène artistique française qui n’est plus exclusivement concentrée en sa capitale. Le Fond culturel Hélène et Edouard Leclerc pour la culture situé à Landerneau propose deux fois par an des expositions de niveau muséal telle celle de cet hiver dédié à la grande Françoise Petrovitch https://www.fonds-culturel-leclerc.fr
La Fondation Hartung-Bergman à Antibes qui fût la maison atelier du couple emblématique de l’art abstrait vient enfin d’ouvrir ses portes au public après deux années de travaux https://fondationhartungbergman.fr
Les foires ne sont pas en reste puisqu‘elles s’inscrivent dans cette logique de décentralisation. Comme en témoigne à Lille, Around Video Art Fair, une foire exclusivement orientée vers l’art vidéo ou la plus récente qui ouvrira en juillet prochain ses portes, BAD + Bordeaux Art Design optant pour un parti pris original, exposer uniquement des œuvres d’artistes de moins de quarante ans ou réalisées avant les quarante ans de l’artiste s’il est plus âgé.
De plus en plus de villes ont leur propre programmation artistique: un été au Havre, Lille 3000, un voyage à Nantes et formulent des stratégies de plus en plus ajustées pour se spécialiser afin de gagner en visibilité et rendre leur manifestation à part, voire unique.
La décentralisation de l’art à travers ses organisations et ses évènements est plus que jamais en train de redessiner les contours d’une carte de l’art qui ne cesse d’évoluer, de s’enrichir et d’être reconnue.
Comme nous pouvons lire dans l’article de Jade Pillaudin dans l’édition n°2374 du Quotidien de l’art https://www.lequotidiendelart.com/articles/21685-neuf-nouveaux-lieux-labellisés-centres-d-art-contemporain-d-intérêt-national.html neuf institutions artistiques en Hexagone et Outre-mer ont été labellisées comme Centre d’art contemporain d’intérêt national, ces neufs nominations concernent des lieux se trouvant en dehors de la capitale et participent à la validation et la reconnaissance de leur programmation artistique.
Notons que plus que jamais, il est devenu nécessaire d’aiguiser son œil dans un circuit où les initiatives et évènements se multiplient. Face à l’arrivée en France de galeries étrangères renommées et internationales, nous pourrions nous interroger sur la crainte d’observer une uniformisation des goûts et de l’orientation de la scène française. Mais force est de constater que la décentralisation nous pousse à renforcer nos exigences, nos connaissances et nos horizons d’attentes sur l’art.
Le rôle de l’Art advisor apparaît ainsi de manière plus décisive comme l’intermédiaire privilégié entre le monde de l’art et ses collectionneurs. À la croisée des tendances, et de l’émergence, afin de conseiller et valoriser au mieux les acteurs du marché de l’art avec qui nous travaillons.
Dans un marché offrant une demande de plus en plus variée, et dans laquelle la place du numérique est croissante, l’accompagnement et le conseil réalisés par un expert semblent être un atout de choix pour découvrir les nouveaux engouements et les artistes de demain.
https://www.artbasel.com/about/initiatives/the-art-market
Article co-écrit par Alexandre PASTOR et Marianne DOLLO pour Yellow Over Purple Art advisory