Cette deuxième rétrospective du Centre POMPIDOU met en relation les œuvres tardives de Francis BACON (réalisées entre 1971 et 1992) avec six ouvrages poétiques, littéraires, philosophiques, extraits de la bibliothèque personnelle de l’artiste composée de plus de 1000 ouvrages.
Six salles consacrées à la lecture de textes ponctuent le parcours du visiteur. De la philosophie de Nietzche, aux tragédies d’Eschyle, des poèmes d’Eliot aux romans de Conrad, des écrits de Leiris à ceux de Bataille.
Ainsi dialogue l’univers de ses auteurs fétiches avec ses peintures puissantes décrivant la violence et la folie. Ses tryptiques monumentaux inspirés tantôt de la peinture religieuse, ou plus simplement de ses lectures, fascinent et hantent les esprits. Ils rendent cette exposition de rentrée INCONTOURNABLE.
Se retrouver face à l’incandescence de ses toiles représentant ces corps tordus par on ne sait quelle souffrance, et ces visages monstrueux déformés par on ne sait quelle vision d’horreur, fascine toujours.
Ces personnages martyrisés, crucifiés ou traités en carcasse perdent leur humanité, frôlent l’animalité. Mais les fonds roses et bleus pastels improbables rendent le sujet encore plus captivant.
Figures de chair et de sang offrent une immédiateté qui nous saisit telle la foudre. Leur intensité extrême résulte de la représentation la plus élémentaire et radicale des corps, et paradoxalement renvoie au caractère sacré, intriguant, et dramatique de la vie, c’est-à-dire à notre condition.
« Les grands poètes sont de formidables déclencheurs d’images, leurs mots me sont indispensables, ils me stimulent, ils m’ouvrent les portes de l’imaginaire ».