Quelles sont vos influences ?
Ma famille, mes proches, les costards dans les films de Takeshi Kitano, la poésie de Jim Jarmusch, Shu qi dans les films d’Hou Hsiao Hsien, les positions politiques de Malcolm X, de James Baldwin et de Frantz Fanon, les voix off dans les films de Chris Marker, les Dessins d’Akira Toriyama et de Takehiko Inoue et les cascades de Jackie chan et de Jean Claude Van Damme.
Vos obsessions ?
J’ai une obsession pour les histoires. Ce moment où on se réunit autour de quelqu’un qui raconte une anecdote, un souvenir, un conte…
Déjà tout petit j’étais fasciné par les histoires que me racontait mon grand-père.
Cette obsession a commencé à se préciser quand j’ai découvert le cinéma et les films de Scorsese, avec ses personnages qui m’ont fait penser immédiatement à la prestance que pouvaient avoir mes proches.
C’est d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui le médium de la vidéo m’intéresse, pour la capacité qu’il a de pouvoir retranscrire ces récits.
Parlez-nous de l'une de vos réalisations ou expositions dont vous êtes le/la plus satisfait(e) et/ou qui vous a rendu(e) heureux(se)
Sûrement ma dernière Série « les princes de la ville ».
J’ai réalisé quatre films à partir de récits que j’ai collectés pendant 3 ans dans les villes de Gennevilliers et d’Asnières (92). Plus le projet avançait et plus les gens m’accordaient leur confiance. Je me suis retrouvé avec des histoires très personnelles, d’une sensibilité incroyable. J’avais donc une grosse responsabilité vis-à-vis de ces récits, ce qui m’a vraiment questionné sur la place que l’artiste pouvait avoir face à son sujet.
Emmenez-nous quelque part
Dans la ville de Detroit. Il y a deux ans nous y avons effectué un voyage d’étude avec l’atelier Julien Sirjacq des Beaux-arts de Paris, pour suivre les traces du label de techno Underground résistance.
Ce fut un des voyages les plus intenses qu’il m’ait été donné de faire. Nous avons notamment eu l’occasion de visiter les anciens locaux de la Motown, de rencontrer des membres du duo Drexciya et de découvrir plusieurs fermes urbaines où les habitants essaient de lutter pour que les habitants les plus pauvres de Detroit puissent avoir accès à de la nourriture saine.
Malgré un grand plan de gentrification, j’ai vraiment été ému de voir à quel point, à l’échelle d’une ville, l’art pouvait avoir un rôle aussi présent, que ce soit avec l’histoire de la musique de Detroit (la funk, la techno ou encore la house), mais aussi toute la solidarité qui était mise en place autour de ça.
Légende Photo : Extrait de la Vidéo “Le Toit” , 2018
https://www.lebruitdelart.com/single-post/2020/02/28/RAYANE-MCIRDI