Quelles sont vos influences ?
Plurielles ! Des amis, aux passants, les influences sont à la fois présentes dans la vie quotidienne et intime, mais aussi issues du monde de l’art. D’ailleurs les artistes qui m’inspirent deviennent une famille que je garde avec moi dans l’atelier.
Si je devais en choisir ici en citer quelques-uns, je pourrais parler de Ree Morton pour ses installations justes, de Paradjanov pour son cinéma magique, de James Castle et son économie de moyens d’une poésie folle, de Georgia O’keeffe pour sa spiritualité, de Rosemarie Castoro pour sa grande liberté, de Cy Tombly pour son minimalisme poétique, d’Eric Bauer un ami de toujours, et de notre constant dialogue sur la vie et le travail, et d’autres et d’autres et d’autres …
Vos obsessions ?
Une de mes pensées récurrentes est l’obsession de mettre en ordre ce qui m’entoure pour créer une harmonie.
C’est la volonté d’harmoniser un espace, quel qu’il soit (une chambre, un atelier, une toile, un ensemble de sculptures ou d’une géographie quelconque) ; qui me pousse à travailler et à retravailler sans cesse les agencements.
La satisfaction d’avoir réussi à poser un équilibre est un plaisir qui s’échappe souvent rapidement. C’est pour cela que le geste créatif d’assemblage est toujours en mouvement et remis en question.
Parlez-nous de l'une de vos réalisations ou expositions dont vous êtes le/la plus satisfait(e) et/ou qui vous a rendu(e) heureux(se)
« Haute peinture », ma troisième exposition personnelle, la première dans un musée a été une étape importante dans mon travail et dans les possibilités de le présenter.
Une carte blanche est le meilleur moyen pour approfondir les territoires encore cachés d’une pratique et aller au bout de ses idées.
J’ai pu me permettre un accrochage total, où toutes mes pratiques et envies étaient réunies : peinture, sculpture, installation et performance.
Emmenez-nous quelque part
Depuis quelque temps mon travail s’oriente vers la mise en scène et la mise en abyme de mes outils plastiques. Le théâtre fait son apparition, le cinéma également. J’ai toujours été attirée par ces deux médiums et je les ai longtemps étudiés.
J’aimerais travailler les futures expositions comme on travaille au théâtre : être au plus près d’une histoire en jouant perpétuellement la carte du trouble entre réalité et fiction ; entre vie et mise en scène.
Remettre en question les acquis des postures sacrées des musées, confondre le spectateur dans son intimité et jouer des codes de l’art et de ses postures.
Légende Photo :
Window Display, Crédit Photo Erwan Fichou