Quelles sont vos influences ?
Le film Peau d’Âne a été très important pour moi, je suis une grande amoureuse de l’univers de Jacques Demy. Camille Taboulay, critique de cinéma et scénariste, faisait remarquer dans une interview qu’«un des mots qu’il emploie le plus c’est ‘ harmonie’ . Il cherche l’harmonie constamment, dans la musique, dans l’image, pour nous raconter absolument tout le contraire. On veut créer de l’harmonie pour se consoler d’une histoire absolument tragique». Je pense que c’est cette ambivalance qui me parle tant.
L’univers des contes ainsi que celui du cirque nourrisent également mon imaginaire, et longtemps j’ai souhaité intégrer une compagnie. C’est surtout le cirque traditionnel qui m’intrigue, par son athmosphère onirique et à la fois inquiétante.
Mais aussi, George Bataille, Anais Nin, Annette Messager, Kiki Smith, Pat Andrea, Louise Bourgeois, Mar- lène Dumas, Balthus, Henry Darger, Henri Matisse, Claude Viallat, Alfred Hitchcok, Dario Argento…parmis tant d’autres.
Vos obsessions ?
Mon travail est assez obsessionnel, le passé y nourrit le présent. Je pars d’archives photographiques familiales, dans lesquelles j’ai ressenti le besoin de m’immiscer; je me suis peu à peu concentrée sur les photographies me représentant, effaçant ainsi les adultes et faisant de l’enfance mon terrain de jeux et d’observation.
Les liens qu’entretiennent les enfants entre eux et avec les adultes m’intéressent, car s’y mêlent innocence, pudeur et exhibition, intimité et séduction.
J’ai commencé à les dessiner, à les peindre, avant d’arriver à la gravure et à la sculpture.
De manière complémentaire, je réalise également des travaux non figuratifs, sortes d’espaces sensoriels abstraits, par le biais de grandes compositions textiles apposées au mur. À travers ces oeuvres, je souhaite susciter les mêmes sensations et émotions que dans mon travail figuratif, en recourant simplement à des cou- leurs et à des matériaux propres à l’enfance.
Parlez-nous de l'une de vos réalisations ou expositions dont vous êtes le/la plus satisfait(e) et/ou qui vous a rendu(e) heureux(se)
Peu de temps après mon diplôme, j’ai été contactée par Clara Pagnussatt et Guido Romero Pierini, afin de participer à l’exposition « Décade » en 2019, avec huit autres artistes, dans un très bel espace de la rue de Turenne.
Les artistes ont eu la chance d’avoir une pièce à eux seul durant l’exposition ; j’ai ainsi pu présenter un ensemble de sculptures et d’œuvres textiles de grands formats. Pouvoir montrer mon travail de façon aussi complète, en investissant tout un espace et créant un univers, à été très enrichissant et satisfaisant pour moi.
Emmenez-nous quelque part