Quelles sont vos influences ?
Alors que je m’assois pour penser à cette question, la première chose qui m’est venue à l’esprit est la musique. C’était évident, cela a été si important dans ma vie, la musique m’a sauvée de mon adolescence, la musique m’a menée à Paris, la musique a formé la base de ma façon de penser. Après réflexion, j’ai réalisé que ce n’était pas tant le son que les paroles.
Ce qui m’a amenée à réfléchir davantage et à me rappeler à quel point ma pratique est basée sur le texte. La poésie, les passages de mes livres préférés et de la recherche sont ce qui me reste à l’esprit et résonne plus tard. J’aime à considérer chaque œuvre d’art comme un poème physiquement manifesté né d’une collection de lignes pertinentes
Vos obsessions ?
Le sel dans tous ses états et ses prophéties, des fleurs étranges, des plantes tropicales, des minéraux, pierres précieuses non coupées – la magie discrète et puissante de l’écologie, le passage du temps, la géologie. Manger ensemble des aliments aux couleurs vives de la même couleur, obsessions et passe-temps sont-ils la même chose ? Rêver.
Le bien-être, la conscience, la sous-conscience, comprendre ma propre psychologie. Regarder sous la mer, mais j’ai tellement peur. Je suis obsédée par l’océan, les liquides en général, je suppose. Le cuivre, l’amour et la régénération…
Parlez-nous de l'une de vos réalisations ou expositions dont vous êtes le/la plus satisfait(e) et/ou qui vous a rendu(e) heureux(se)
Chaque exposition est si importante parce que je prends ce que j’ai appris ou les éléments de surprise qui se sont produits au cours de la transformation de mes matériaux et je m’inspire de là pour la suite.
Même lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, c’est une étape importante pour réévaluer et grandir.
Emmenez-nous quelque part
En septembre 2020 aura lieu ma première exposition personnelle dans un centre d’art ; ce sera au Parvis de Tarbes, le premier centre d’art français. J’ai intitulé cette exposition “Still Waters”, ce titre est inspiré de l’acte du “scrying”.
“Scrying” également connu sous les noms d’hydromancie, de cristal et d’oculomancie, est l’art ancien de la révélation.
Le mot «scrying» vient en réalité du mot en vieil anglais descry qui signifie «faire vaguement» ou «révéler». Par conséquent, scrying consiste à révéler l’invisible à l’aide de notre seconde vue innée. La seconde vue est notre capacité à voir des choses qui ne peuvent généralement pas être perçues par nos cinq sens.
Je présenterai une installation In Situ qui occupe la quasi-totalité des 300m2 du centre. L’idée derrière ce projet est de créer un espace immersif qui est apaisant et propice à la réflexion. Une installation très méditante pour contraster avec le contexte du centre commercial dans lequel le centre d’art est installé.
Le but des surfaces réfléchissantes en tant qu’outils « magiques », contrairement à la croyance populaire, n’est pas d’invoquer des esprits et de leur faire donner des réponses, placer des malédictions ou même des sorts.
Ce sont des outils utilisés pour l’autoréflexion. En termes psychologiques de base, il peut être décrit comme une forme de psychanalyse par laquelle un individu tente de créer une connexion directe avec le subconscient en supprimant le ça et l’ego. Plutôt que de restreindre l’inconscient aux confins de l’esprit, un voyant est capable de projeter visuellement l’inconscient dans le miroir.
Et ainsi en projetant visuellement l’inconscient, le sujet d’analyse souhaité devient tangible et moins abstrait mentalement.